
J'avoue, je suis un adepte de gadget assez absolu – même si avec l'age, seuls ceux qui présentent un intérêt pour mon travail déclenchent le désir de possessions. Donc, quand Wacom à annoncé une nouvelle tablette graphique, le dessinateur/gadgetophile ne pouvait que redresser ses oreilles ! Mini écran pour les touches de raccourcis, plus précis, plus solides, plus mieux quoi. Et puis, la re descente sur terre : j'ai possédé une tablette, il y a longtemps, et ce fut un désastre. Je n'aime rien tant que le contact du papier (ou d'une pierre), la sensation du crayon sur sa surface, le fait de pouvoir utiliser différents outils qui vont vraiment se comporter différemment dans ma main, etc. C'est profondément «sensuel» on va dire de pouvoir manipuler des choses réelles. Je ne nierais pas la facilité de travail par contre qu'apporte l'ordinateur – c'est rapide, précis, on peut revenir facilement en arrière, mais ça manque de ce quelque chose de physique...
En musique, nous avons la chance d'avoir des contrôleurs qui pallient ce manque, nous accédons ainsi à nos synthétiseur, enregistreur et tutti quanti à l'aide de véritables instruments. Quelle libération pour moi ! Ce n'est peut-être pas encore parfait, mais on en est pas loin... alors qu'une tablette graphique reste quelque chose de froid, qui manque d'âme.
Cela pourrait sembler anecdotique, après tout je ne suis pas obligé de l'utiliser si je n'en veux pas. Sauf que cette question de l'âme n'est en fait qu'un problème de ressenti personnel par rapport à un outil. La ou j'aime mes pierres, d'autre vont détester, et nombreux sont ceux qui adorent leur tablette plus que mes craies et crayons litho ! Ce n'est donc pas quelque chose d'aisément quantifiable, vu que profondément subjectif. Nous avons tous nos préférences vis-à-vis de nos outils, et bien souvent nous en venons même à déformer les outils existant pour qu'ils nous conviennent mieux, dans un processus qui n'est même pas forcément conscient (qui n'a jamais tenté d'utiliser le stylo d'un autre pour s'apercevoir que celui-ci nous est inusable ?)
Personnellement j'essaye pour le moment de retrouver mes sensations face à la pierre de manière plus pratique, plus transportable – sur papier en gros. Et ce n'est pas gagné ! J'avoue essayer de rajouter dans le même temps de la couleur et c'est peut-être là que le bât blesse, mais en tout cas, je sais que l'acrylique et moi avons encore un long chemin à parcourir avant de nous entendre. Je préfère de loin l'aquarelle, la gouache, le crayon lithographique, et ce, sur des papiers finement grainés, à toute autre solution. Mais ce n'est pas encore tout à fait ce que je cherche, ça manque encore de cette souplesse quasi magique de la pierre, du dessin qui semble évoluer de lui-même entre le premier coup de crayon et son impression finale (je parle du tout dernier tirage !)
Le dessin du post est un exemple de ce que j'obtiens avec le crayon litho, la craie, et de l'aquarelle... presque, mais pas encore tout à fait, à mes yeux.

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