En bref

    dimanche 26 avril 2009

    Art et compagnonnage

    Comme j'en ai déjà fait mention, l'apprentissage artistique actuel est à mon sens inefficace. Des discussions que j'ai pu avoir avec des gens de divers pays (grâce aux échanges erasmus, et à des forums comme celui de Concept Art). Les critiques qui reviennent souvent parlent souvent du rôle des professeurs (transmettre un savoir, aider l'élève à grandir), les orientations partisane (choix particulier de cours – le tout théorique ou l'absence de réflexions), la limitation à un domaine... J'avoue en avoir souffert, et toujours en souffrir – à mes yeux, le fait de suivre un enseignement quelconque devrait être un accélérateur sur un chemin personnel, d'autant plus en art. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
    James Elkins parlent de ces problèmes en ayant conscience des limitations d'un enseignement qui veut créer des individus normalement unique dans son livre ‘Why Art cannot be taught’. Cependant, il préfère ne pas proposer d'autre modèle – pour lui il serait plus intéressant de faire évoluer le système de l'intérieur que de chercher à le changer, par ce que les limitations qu'il relève sont pour lui impossible à éliminer. C'est une attitude qui est profondément défaitiste et retire toute possibilité d'évolution, alors même que justement c'est maintenant que nous pouvons réfléchir.
    Alors, qu'est-ce que je pourrais proposer ?
    Tout d'abord de réfléchir sur ce qui est intéressant ou pas en art. En Belgique et en France, je sais que nous avons une idée très "intellectuelle" de ce qu'est l'art. Au point de rêver à l'artiste doctorant comme idéal – l'artiste chercheur, au sens universitaire. C'est une possibilité, bien sur, mais pourquoi vouloir réduire le champ artistique à cet infime partie ? Tout comme on essaye actuellement de produire un enseignement standardisé (avec notamment Bologne), qui est surement très intéressant pour des domaines fini ou qui ne demandent pas de produire des individualité forte. La chimie ou la physique varie finalement très peu dans leur base, ce n'est qu'a haut niveau que des différences fondamentale vont se ressentir.
    Ensuite il y a besoin d'une certaine perméabilité entre les différents champ de l'art – en tant que dessinateur je suis attiré par la peinture, les techniques d'impressions, l'illustration et les techniques numériques, voire la vidéo... Mais l'enseignement traditionnel va enfermer tout cela dans des petites cases d'où il est bien difficille de sortir. Alors même que la réalité des artiste après l'école montre cette insuffisance !
    Et bien sur le problème du professeur. Avoir un seul prof tout au long des études, c'est quand même s'exposer à entrer dans un jeu ou l'on essaye de lui "plaire" pour réussir – c'est humain. De même toute personne à ses limitations, ce qui est logique. Une solution pour moi serait d'exposer les élèves au fait de travailler avec plusieurs personnes – en même temps mais aussi successivement. Avoir plusieurs avis divergent, changer de professeur d'année en année... Evoluer en quelque sorte.
    J'avoue, c'est le dernier point qui me semble le plus important – c'est souvent le professeur principal qui va être le blocage majeur pour diverse raison.
    Un modèle possible vient pour moi du compagnonnage. Passer d'un maitre à un autre, d'une maison (centre d'enseignement) à une autre, avec un haut niveau d'exigence. Etre confronté rapidement à la réalité, entouré de personne de qualité et motivée (qui aime leur travail), un échange constant d'information, l'impossibilité de s'ankyloser à une place ou dans un système.
    Bien sûr cela voudrait aussi dire changer notre mode de compréhension de ce qu'est l'enseignement. Accepter de voir autre chose. Changer le paradigme en place – et donc... c'est là que cela va bloquer – on ne change vraiment que quand les défenseur de l'ancien modèle sont mort !

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